Échanges de bonnes pratiques : la Cour des Comptes du Burundi reçue à Madagascar

Une délégation de la Cour des comptes du Burundi 🇧🇮, conduite par son Premier président, Léopold Kabura, accompagnée de Jean Bosco Birakabona, Président de la chambre des Affaires budgétaires et financières, a effectué, du 19 au 22 mai 2025, une visite d’échange à la Cour des comptes de Madagascar 🇲🇬. Cette mission a inclus des réunions de travail thématiques approfondies.
Durant ces quatre journées intensives, toutes les chambres de la Cour des comptes de Madagascar, ainsi que le Parquet Général, ont largement contribué aux débats. Les discussions ont porté sur des techniques et pratiques variées, notamment le contrôle juridictionnel, la réalisation des audits – qu’ils soient de conformité, de performance ou financiers – conformément aux normes Issai, ainsi que l’évaluation des politiques publiques et le contrôle de l’exécution des lois de finances. Les participants ont également abordé le rôle du Commissariat Général du Trésor Public, l’élaboration du Rapport Public Annuel et les stratégies de communication.

De gauche à droite : Olivier Ernest Andriantsoa Herison, Commissaire général du Trésor public la Cour des Comptes de Madagascar, Léopold Kabura, Premier président de la Cour des Comptes du Burundi, Jean de Dieu Rakotondramihamina, Premier président de la Cour des Comptes de Madagascar, et Jean Bosco Birakabona, Président de la chambre des Affaires budgétaires et financières de la Cour des Comptes du Burundi.
Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une mission visant à faire évoluer l’ISC burundaise en s’inspirant des meilleures pratiques dans les autres ISC francophones, selon Léopold Kabura : « Nous avons choisi de faire notre visite à la Cour des comptes de Madagascar car, ayant déjà visité celle du Sénégal auparavant, nous voulions faire une comparaison des bonnes pratiques des Cours des comptes afin d’opérer correctement les réformes que nous envisageons ».
Ces deux organisations membres de l’Aisccuf partagent, en plus de la langue française, la mission de contrôler les finances publiques, la nécessité d’être indépendantes et d’assurer l’efficience des institutions publiques de leur gouvernement respectif. Elles visent aussi à renforcer ces institutions et à promouvoir l’État de droit. Toutefois, la manière d’y parvenir diffère, compte tenu de différences liées à leur mandat et à leur structure organisationnelle.
Par exemple, celle du Burundi compte seulement trois chambres, contre six pour celle de Madagascar, ce qui permet en principe à cette dernière d’accomplir davantage de travaux simultanément.
Rencontre avec des Présidents de Chambre de la Cour des Comptes de Madagascar. Les discussions ont porté notamment sur la conduite des audits, la conformité avec les normes Issai et l’évaluation des politiques publiques.

Autre différence : la cour malgache a une vocation juridictionnelle, alors qu’à la cour burundaise cette mission n’est pas encore opérationnelle. Enfin, le statut des magistrats pourrait avoir une incidence sur la pérennité des activités des deux institutions : alors que ceux de Madagascar ont un statut permanent, ceux du Burundi sont sous mandat.
« Ces rencontres sont importantes car elles nous permettent de constater de bonnes pratiques d’autres cours des comptes, afin de les intégrer à la nôtre pour opérer des réformes que nous envisageons. Elles nous permettent aussi, par des informations reçues, de nous ouvrir à d’autres horizons par le partenariat que notre Cour des comptes va nouer avec d’autres cours des comptes et d’autres organisations régionales, africaines et internationales », selon Léopold Kabura.

De gauche à droite : Jean Bosco Birakabona, Président de la chambre des Affaires budgétaires et financières de la Cour des Comptes du Burundi, Léopold Kabura, Premier président de la Cour des Comptes du Burundi, Olivier Ernest Andriantsoa Herison, Commissaire général du Trésor public de Madagascar, et Tafita Razafimanantsoa Commissaire du Trésor public.
Pour la Cour des comptes de Madagascar, cet événement était aussi un jalon important, car celle-ci accueillait une délégation internationale pour la première fois. Son président, Jean de Dieu Rakotondramihamina, s’est réjoui de cette rencontre qui témoigne, selon lui, du progrès réalisé à la Cour, ces dernières années, grâce notamment à TANTANA, le programme de renforcement des capacités piloté par l’Initiative de développement de l’Intosai : « Nous arrivons à un stade dans notre développement où nous sommes en mesure de partager nos meilleures pratiques avec d’autres institutions africaines; c’est un moment de partage qui est à la fois très fructueux et bénéfiques pour nos deux institutions ». La Cour malgache envisage d’ailleurs de tisser des liens avec d’autres cours des comptes du continent.
Entretemps, la visite de la mission burundaise aura permis d’échanger idées et bonnes pratiques et ouvert des perspectives prometteuses pour une future collaboration bilatérale entre les deux institutions, confirmant ainsi le rôle essentiel de l’Aisccuf pour faciliter les échanges entre ses membres.